Même en accueillant ton frère avec un visage souriant
Ceux qui sourient à la vie ne sont pas seulement heureux de leur sort, mais ont plus de volonté de travail, plus d’aptitude à assurer des responsabilités; plus de capacité d’affronter les difficultés et résoudre les problèmes et ils accomplissent de grandes oeuvres qui leur sont bénéfiques ainsi qu’aux autres.
Si on me donnait à choisir entre beaucoup d’argent – ou un poste très important – et une âme satisfaite, souriante, je choisirais la seconde.
Que peut faire en effet l’argent avec la maussaderie ? Et de quel intérêt serait le poste avec l’amertume ? Et quel bien apporterait tout ce qui existe dans la vie si on est embarrassé, peiné comme quelqu’un qui revient de l’enterrement d’un ami cher? Et qu’est-ce qu’une belle épouse si elle transforme la maison en Enfer? Une épouse moins belle qu’elle, qui arrive à faire de sa maison un paradis, est mille fois meilleure.
Et le sourire n’a de valeur que lorsqu’il se dégage de ce qui a d’exceptionnel dans la nature de la personne. En effet, les fleurs sourient, à l’instar des forêts, des océans, des fleuves, du ciel, des étoiles et des oiseaux.
D’ailleurs, l’être humain est de nature souriante: il n’y a que la cupidité, le mal et l’égoïsme qu’il rencontre, qui le rendent maussade. Il est ainsi une discordance dans l’harmonie des notes de la nature. Et de là, il ne voit pas la beauté, du fait de la maussaderie de son esprit et il ne voit pas non plus la réalité de la souillure de son cœur.
Toute personne voit la vie à travers son travail, sa pensée et ses impulsions. Si son travail est bon, sa pensée propre et ses impulsions saines, sa vision de la vie en devient pure et de ce fait, il voit la vie belle, telle qu’elle a été créée. Sinon, sa vision s’obscurcit, son tempérament se noircit et il voit toute chose noire, ténébreuse.
II y a des âmes qui peuvent transformer toute chose en malheur et d’autres qui en font du bonheur. II existe un genre de femmes au foyer qui ne voient que les défauts: ainsi, cette journée sera obscure parce qu’une assiette a été cassé; que le cuisinier a mis trop de sel dans un certain plat, qu’elle a remarqué un bout de papier par terre dans la chambre. Elle s’énerve alors, s’agite, profère des insultes, tout le monde présent paie et c’est une des flammes du feu …
II y a aussi parmi les hommes celui qui s’emporte; se cause du dépit ainsi qu’à son entourage: pour une parole entendue et comprise à sa façon, une affaire futile qui lui est arrivée ou qu’il a faite; une perte quelconque, un gain attendu qui n’est pas parvenu, et toute la vie devient noire autour de lui et de ceux qui l’entourent.
Ces gens-là ont un pouvoir d’exagération dans le mal, ils font d’un pépin une coupole; d’une graine un arbre et n’ont pas la faculté de faire du bien, ne sont pas satisfaits de ce qu’ils possèdent; ni heureux de ce qu’ils ont obtenu, même en suffisance.
La vie est un art, un art qui s’apprend et le mieux pour l’être humain est de se consacrer à pourvoir sa vie de fleurs; de basilic et d’amour, au lieu de persévérer à assembler la fortune dans sa poche ou ‘dans sa banque. Que devient la vie si tous les efforts se dirigent uniquement vers l’entassement de fonds; négligeant ainsi de développer le côté comprenant la beauté, la compassion et l’amour?
La majorité des gens n’ouvrent pas leurs yeux aux bonheurs de la vie, mais au dirham et au dinar. Ils passent devant les jardins luxuriants, les jolies fleurs, l’eau ruisselante et les oiseaux gazouillants sans en tenir compte; mais en s’intéressent au dinar qui rentre et à celui qui sort.
Le dinar n’est qu’un moyen de la belle vie: mais eux, ils ont renversé la situation, en vendant l’existence heureuse pour cet amour de l’argent. Nos yeux nous ont été implantés pour regarder la beauté, mais nous les avons habitués à ne voir que le dinar.
Il n’y a pas pire que le désespoir pour rendre l’âme et le visage maussades: combats-le donc, si tu veux le sourire. L’occasion est favorable pour toi et les autres; la porte de la réussite t’est ouverte ainsi qu’aux autres; habitue alors ta raison à l’espoir et à l’espérance dans le bien futur.
Si tu conçois que tu a été crée dans cette vie pour accomplir de petites oeuvres, tu n’atteindras dans ta vie que ce qui est insignifiant. Mais si, au contraire, tu t’imagines que tu l’as été pour une finalité plus importante; tu constateras ta volonté de vouloir briser les limites et les obstacles pour arriver à un large champ et d’objectifs nobles.
Ceci existe et est justifié dans l’existence matérielle: celui qui participe à une course de cent mètres, se sent fatigué après la compétition; mais celui qui dispute l’épreuve des quatre cents mètres ne sentira pas de fatigue après cent ou deux cents metres. L’âme fournit à ta determination ce que tu lui as tracé comme objectif.
Détermine ton but et qu’il soit noble, difficile à réaliser, ne te décourage pas tant que tu fais chaque jour un nouveau pas pour l’atteindre. Mais ce qui entartre l’âme, la ternit et la claustre dans une prison sombre, c’est le désespoir et la désespérance; la mauvaise existence au vu des méfaits, la recherche des défauts des gens et la complaisance de parler des méfaits des autres, pas plus.
La bonne réussite pour la personne est de tomber sur un bon éducateur qui lui développe harmonieusement ses capacités naturelles; lui élargit son horizon, lui inculque l’indulgence et la grandeur d’esprit.
Qui lui apprenne aussi que le meilleur objectif qu’il devrait se tracer est qu’il soit une source de bien pour autrui, tant qu’il peut. Que son âme soit un soleil rayonnant de lumière, d’amour et de bienfaisance; que son cœur soit rempli de sentiments, de bonté, d’humanité et d’altruisme envers toutes ses relations (…).
Source: Aidh El-Qarni, Ne sois pas triste, pages: 57-58-59
Source de vidéo: JC7Musica
Remarque: J’ai ajouté les sous-titres pour ne pas sentir qu’on lit une longue histoire.